Patrimoine : un musée pour le peuple Baka

A l’entrée de la grande réserve de la biosphère du Dja à Bifolone dans le Haut-Nyong, région de l’Est, se dresse fièrement « Le Grand Mungulu ». Sorte de hutte géante construite sur 80 mètres carrés. Le tout auréolé par une trentaine d’objets de chasse, instruments de musique et de cuisine du peuple pygmée Baka. A cela, s’adosse un circuit botanique et écologique qui s’étend sur près de 24 km en pleine forêt. Et même, une scène où seront interprétés les célèbres chants polyphoniques de la communauté. Le gros œuvre baptisé « Liberté Baka » réalisé grâce à l’action « Les Nouveaux commanditaires » avec le soutien du Goethe Institut et de la Fondation de France a été inauguré le 26 mars dernier. 
Dans une ambiance folklorique et festive, ce peuple de la forêt a exprimé sa joie et sa reconnaissance à travers danses et youyous. L’ambassadeur de Corinna Fricke, ambassadeur d’Allemagne au Cameroun, Thekla Worch-Ambara, directrice de l’Institut Goethe, les autorités administratives et traditionnelles de la localité prenaient part à l’événement. « Le Grand Mungulu est un lieu de rencontres, d’échanges et de découverte pour de multiples visiteurs d’ici et d’ailleurs », a expliqué Thekla Worch-Ambara. Comme l’a souligné la directrice de l’Institut Goethe, l’ensemble de la communauté Baka de Bifolone a exprimé le souhait de voir se réaliser des œuvres symboliques qui à la fois modifient la perception et les préjugés à leur égard et marquent leur passage à de nouvelles aspirations. Il s’agit de mettre en place des créations modernes pour préfigurer ce passage à une vie semi-sédentaire à travers des activités patrimoniales telles que la conservation de plantes et l’espace des techniques de fabrication anciennes ou récentes. 
En raison du besoin et du désir de la communauté Baka d’embrasser de manière créative les changements modernes auxquels sa culture tradition...